Coucou vous tous Je vous propose une nouvelle policière écrite par la célèbre Agatha Christie que j'admire considérablement. Sa qualité d'écriture, son adresse à mener ses intrigues dont le dénouement est toujours inattendu et habile ont fait de ses romans une oeuvre captivante.
J'ai donc eu l'idée de mettre en images Sims "Témoin à charge" tout en conservant la maestria du style de cet excellent écrivain ... comment faire autrement d'ailleurs
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PRISON DE LONDRES
Maitre Mayherne pénétra dans le bâtiment carcéral. Homme au regard perçant dénotant une vive intelligence, il avait la réputation d'être un avocat remarquable.
Il ajusta ses lunettes et s'éclaircit la voix avec la petite toux sèche qui lui était coutumière. Puis s'adressant au surveillant chef, il l'enjoignit de le mener au parloir auprès de son client.
Il dévisagea de nouveau l'homme qui lui faisait face et qui était accusé de meurtre avec préméditation.
- Je dois vous répéter que vous courez un grave danger et qu'il vous faut être absolument franc.
- Je le sais, vous me le répétez sans cesse. Mais je ne réalise pas encore que je suis accusé d'assassinat! et d'assassinat dans des conditions si affreuses!
Mayherne avait jugé l'affaire très grave et cru à la culpabilité du prisonnier. Pour la première fois, il éprouvait un doute.
- Oui, oui, cher monsieur, nous allons faire un gros effort pour vous libérer et nous réussirons. Toutefois, il faut que je sois au courant des moindres détails afin de connaître l'étendue de l'accusation qui pèse sur vous. Après quoi, nous déciderons de la meilleure façon de vous défendre.
- Vous me croyez coupable. Mais je jure devant Dieu que je ne le suis pas quoique les apparences me désignent. Je suis innocent, Maître, innocent!
Mayherne n'ignorait pas que, dans un cas semblable, tout homme s'exprimait ainsi. Pourtant, il se sentait troublé: Léonard Vole était peut être innocent.
- Il est certain que votre situation paraît très inquiétante. Pourtant, je veux bien vous croire. Venons aux faits: exposez moi exactement comment vous avez fait la connaissance d'Emily French.
- Un jour, dans Oxford street, je vis une dame âgée qui portait de nombreux paquets et qui trébucha au moment de traverser la rue. Un autobus arrivait sur elle ...
Elle parvint tout juste à se relever et à gagner le trottoir où elle resta terrifiée. J'ai ramassé les paquets et les lui ai remis.
- Lui avez vous sauvé la vie ?
- Certes non, j'avais simplement eu un geste courtois.
- La vieille dame se montra très reconnaissante, me remercia vivement et fit allusion à ma courtoisie supérieure à celle des jeunes générations.
Je l'ai saluée et me suis éloigné, convaincu de ne jamais la revoir.
- Mais la vie est pleine de coïncidences. Le soir même, je retrouvai cette personne chez des amis.
J'appris qu'elle se nommait Emily French et habitait Cricklewoo. Nous discutâmes un moment. Je suppose qu'elle devait éprouver des sympathies subites car je lui plus à cause d'un geste que n'importe qui aurait pu faire.
Quand elle partit, elle me serra fortement la main et m'invita à venir la voir. Je n'y tenais guère mais refuser eût semblé grossier, de sorte que je fixai le samedi suivant.
Après son départ, j'appris par un ami qu'elle était riche, assez originale, vivait seule avec une bonne et avait huit chats.
- Je comprends, vous avez su tout de suite qu'elle était dans une situation aisée.
- Si vous imaginez que je m'en suis préoccupé!
- Il faut que j'examine l'affaire telle qu'elle sera présentée par la partie adverse. Une personne ne connaissant pas Miss French n'aurait pas supposé qu'elle fût riche; elle vivait simplement presque pauvrement ...
... Qui vous en a parlé ?
- Mon ami George Harvey, chez lequel nous passions la soirée.
- Se souviendra t-il vous en avoir parlé ?
- Je ne sais pas. Il s'est écoulé pas mal de temps depuis.
- En effet. Vous comprenez, le premier soin de ceux qui vous accusent consiste à prouver que vous étiez très désargenté. Ce qui est vrai je crois ?
- Oui. Je traversais une période de guigne.
- Etant donc gêné, vous avez fait la connaissance de cette vieille dame riche et avez cultivé assidûment cette relation. Si nous pouvions déclarer que vous ignoriez qu'elle était fortunée et que vous alliez la voir par pure bonté.
- Ce qui est absolument vrai.
- C'est possible et je n'en disconviens pas! J'examine la question du point de vue extérieur. Tout dépendra de la déclaration de Mr. Harvey. Se souviendra-t-il de votre conversation ? Pourra-t-il être troublé par l'avocat de la partie adverse au point de croire que cet entretien fut situé beaucoup plus tard ?
- Je ne crois pas que cette manoeuvre réussirait. Plusieurs personnes ont entendu ce que disait Harvey et ont plaisanté au sujet de ma riche conquête.
L'avocat essaya de cacher sa déception.
- Dommage. Le système que j'envisageais serait désastreux. Laissons cela. Vous avez donc fait la connaissance de Miss French, vous lui avez rendu visite et vous avez continué. Il nous faut savoir pourquoi un homme de votre âge -- trente cinq ans -- beau garçon, sportif, aimé de ses amis, a consacré une partie notable de son temps à une femme âgée, dont les goûts devaient être fort éloignés des vôtres ?
- Je ne peux l'expliquer, vraiment pas; à la fin de ma première visite elle m'a supplié de revenir, m'a dit qu'elle était isolée et malheureuse. Il m'était difficile de refuser, d'autant plus qu'elle me témoignait une si grande sympathie que j'en étais touché.
Je suis faible de nature et je ne sais pas dire non. Après lui avoir fait trois ou quatre visites, je me suis sincèrement attaché à cette vieille femme: ma mère mourut alors que j'étais très jeune, une de mes tantes m'a élévé jusqu'à ce que j'aie quinze ans, puis elle est morte aussi. Si je vous avoue que j'étais heureux d'être choyé et gâté, vous en rirez sans doute.
L'avocat ne riait pas. Il était songeur.
- J'accepte votre explication car j'estime qu'elle est vraisemblable du point de vue psychologique. L'opinion d'un jury pourrait être différente. Je vous prie, continuez votre récit. A quel moment Miss French vous a-t-elle pour la première fois demandé de vous occuper de ses intérêts ?
- Après ma troisième ou quatrième visite. Elle n'entendait pas grand-chose aux questions pécuniaires et s'inquiétait au sujet d'un placement.
- Attention! La femme de chambre, Janet Mackensie affirme que sa maîtresse était une excellente femme d'affaires et s'occupait de tous ses placements, opinion corroborée par les déclarations de ses banquiers.
- Je n'y peux rien! C'est Miss French qui m'a dit le contraire.
L'avocat le dévisagea pendant un instant sans répondre. Bien qu'il n'eût pas l'intention de le dire, sa conviction de l'innocence de son client s'affirmait car il connaissait la mentalité des femmes âgées et pouvait aisément croire que Miss French, subjuguée par ce beau garçon, avait cherché un prétexte pour l'attirer chez elle. Or, aucun n'était meilleur qu'une incompétence au sujet des transactions bancaires, car elle n'ignorait pas que tout homme est flatté d'être jugé infaillible. Peut être même avait-elle souhaité faire comprendre à Vole qu'elle était riche.
- Je vais vous poser une question importante et il est nécessaire que vous me répondiez franchement. Vous étiez financièrement gêné et vous aviez la haute main sur la fortune d'une vieille dame, qui de son propre aveu, n'y entendait pas grand-chose. En avez-vous jamais profité pour détourner, à votre bénéfice, les valeurs qui vous étaient confiées ?
Deux lignes de conduite s'offrent à nous: d'une part nous pouvons faire état de votre probité pendant que vous vous occupiez des affaires de Miss French, en insistant sur le fait que vous n'aviez pas besoin de commettre un crime pour obtenir des sommes que vous pouviez vous procurer beaucoup plus facilement. Si, d'autre part, dans votre manière d'agir il y a des détails dont l'accusation pourrait faire état, autrement dit si l'on peut prouver que vous avez fait chanter cette vieille dame, nous dirons que vous n'aviez aucun motif pour la tuer puisque vous retiriez d'elle un revenu appréciable. Vous voyez la différence ? Je vous adjure donc de réfléchir avant de répondre.
Mais Léonard Vole répondit aussitôt:
- La manière dont je me suis occupé des affaires de Miss French est parfaitement honnête. J'ai pris soin des ses intérêts du mieux que j'ai pu.
- Merci, vous me soulagez beaucoup, car je vous crois trop intelligent pour mentir dans un cas aussi important.
-Sûrement! Ce qui plaide en ma faveur, c'est l'absence de motif. Si l'on croit que j'ai été aux petits soins pour une vieille dame riche, dans l'espoir de lui soutirer de l'argent, sa mort doit me décevoir complètement.
L'homme de loi le dévisagea.
- Ne savez-vous donc pas que Miss French a laissé un testament qui fait de vous son principal légataire?
- Comment?
Vole se dressa d'un bond et son désarroi fut évident
-Mon Dieu! Que dites-vous? Elle m'a laissé de l'argent!
Mayherne acquiesça et Vole retomba sur son siège en mettant la tête dans ses mains
- Vous prétendez ne rien savoir à cet égard?
- Prétendre? Je ne savais rien, absolument rien.
- Que diriez-vous si je vous déclarais que la femme de chambre, Janet Mackensie, affirme que vous étiez au courant, car Miss French lui avait dit vous avoir consulté à ce sujet et vous avoir fait part de ses intentions?
- Elle ment ... Non, j'exagère. Janet est une femme âgée qui veillait de près sur sa maîtresse et qui ne m'aimait pas. Elle était jalouse et soupçonneuse. Il est possible que Miss French lui ait confié ses intentions et que la servante ait mal compris ou, encore, ait cru que j'avais fait pression sur elle.
.... A Suivre ....
Dernière édition par Eliya le Jeu 3 Avr - 17:46, édité 3 fois